Blanchard - Réformation de la noblesse, seconde induction (1669)
Jeudi 16 novembre 2023, transcription de Guillaume de Boudemange, Amaury de la Pinsonnais.
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Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Français 30327 (Carrés de d’Hozier 98), folio 102.Citer cet article
Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Français 30327 (Carrés de d’Hozier 98), folio 102, transcrit par Guillaume de Boudemange, Amaury de la Pinsonnais, 2023, en ligne sur Tudchentil.org, consulté le 16 octobre 2024,www.tudchentil.org/spip.php?article1618.
De l’an 1669, copie sur l’original en papier
Seconde induction d’actes et tiltres que met devant vous nosseigneurs de la Chambre establie par le roy pour la reformation des nobles en Bretaigne, escuier Gilles Blanchart, sieur de Querpunce, deffendeur,
Contre monsieur le procureur general du roy, demandeur,
A ce qu’il s’il plaist à la Chambre les conclusions prises par ledit Blanchart en sa premiere induction du 11 may dernier luy soyent adjugees.
Quoy que le deffendeur ayt justiffié que escuier Eustache Blanchart estoit juveigneur de la Buharays par un partage a viage de 1554, et qu’il eut fait voir par deux actes que escuier Jan Blanchart estoit fils dudit Eustache par un contract de mariage de 1584, ou le dit Jan est referé fils d’Eustache Blanchart, juveigneur de la Buharays, et encore par un testament de 1608 par lequel le mesme Jan ordonne en mourant qu’il lui soit fait après son décès une octave dans l’eglise de Plesdel, lieu de son origine et ou est sittuée la maison des Blancharts de la Buharays ; non obstant toutes ces preuves, la Chambre par arrest du 22e may dernier a ordonné [folio 102v] que dans le mois ledit Blanchart justiffiroit plus amplement que Jan Blanchart estoit fils légitime d’Eustache Blanchart de la Buharay et de Janne Hatte, sa femme, pour justiffier de que dessus.
Induist le dit arrest dudit jour 22 may dernier ensemble la premiere induction dudict deffendeur dudict jour 11e may dernier avecq tous et chacun les actes et pieces emploieés, signés et garentye cottée AA.
Le deffendeur obeissant audit arrest emploie trois pieces lesquelles confirment nettement la véritté portée par les actes de sa premiere induction et establissent encore fortement les preuves de sa qualitté.
La premiere est la tutelle de 1566 des enfants mineurs d’escuier Eustache Blanchart, juveigneur de la Buharaye. Par cet acte judiciel et publicq, il conste visiblement que Jan Blanchart estoit fils légitime d’Eustache Blanchart de la Buharaye et de Jeanne Hatte, sa femme. Par la mesme tuttelle, il se void qu’escuier François Blanchart, sieur de la Buharay fut créé tutteur des dicts enfens mineurs.
Cet acte de tutelle de 1566 et le contract de mariage de 1584, la transaction [folio 103] sur ce partage de la maison du Val de 1586 avec le testament de 1608 sont tous relatifs d’une mesme veritté et justiffient clairement qu’escuier Jan Blanchart, sieur du Val, estoit fils légitime dudit Eustache Blanchart de la Buharays et de dame Jeanne Hatte, sa femme. Pour justiffier ceste veritté,
Induist ledit acte de tutelle de 1566. Cotté BB.
La Chambre est supliée d’observer que escuier Eustache Blanchart n’eust pour tous partaige que dix livres a viage et dix livres par herittage, lequel ne laissa pas grand bien a ses enfens qui estoient au nombre de sept, ce qui obligea Jan, cadet des dits enfens d’Eustache, de venir faire son establissement dans l’évesché de Vennes, ou s’estant marié il eust, du partage de sa femme, la terre du Val dont il porta la seigneurie et cy est conformé a la recognoissance de la dame douairiere de la Buharays et a la dite declaration du sieur recteur de Plesdel, tous deux âgés de plus de quatre vingt ans, affirment avoir veu plusieurs foys en la maison de la Buharaye, l’un des enfants d’escuier Eustache Blanchart, lequel estoit marié dans l’évesché de Vennes vers Blavet et cy est d’une notion publicque entre les personnes aagees du mesme canton. Il est remarquable que la maison du Val est sittuée sur le bord du Blavet et que les Blanchard [folio 103v] de la ditte maison sont seuls gentilshommes de ce nom dans ladite éveschée de Vennes.
La seconde piece est un receu des meubles donnés en 1573 a Mathurine Blnachart, sœur du dit Jan, par escuier Ollivier Blanchart de la Buharays, second tutteur des dits mineurs par le décès d’escuier François Blanchart, sieur de la Buharays, son père, ledit tutteur plustot donné pour la conservation des personnes desdits enfans mineurs que pour la garde de leur bien, attendu la modicitté que leur en avoit laissé les feus père et mère. Pour justiffier cette veritté,
Induist ledit reçu des meubles de 1573 est cotté CC.
La troisiesme est une transaction du 11e novembre 1586 passé entre escuier Thomas de Taillefer, sieur du Pont, demeurant en la paroisse de Medreac, et escuier Jan Blanchart, sieur du Val, demeurant en la parroisse de Zeinzac, évesché de Vennes par laquelle lesdites parties terminent un proces pendant en la cour de Bescherel par l’advis d’escuier Ollivier Blanchart de la Buharays et par l’advis de maistre Jan Grignard, advocat.
Il est remarquable que dans ladite transaction, il est refferé que Ollivier Blanchart, sieur [folio 104] de la Buharays estoit parent commun des parties. C’est ce qui est encore justiffié par la tuttelle de 1566 par l’arrest des aisnés du deffendeur produit en la premiere induction, ou il se void que Thomas de Taillefer avoir espouzé une Françoise Blanchart de la Buharays. Touttes ces verittés supposés et clairement establies, on ne peut pas trouver une plus forte liaison ny mieux justiffiés que escuier Jan Blanchart, sieur du Val, estoit fils légitime d’Eustache Blanchart de la Buharays, et de Janne Hatte, sa femme, et pour preuve,
Induist la ditte transaction du 11e novembre 1586, cy cotté DD.
Le deffendeur croit avoir pleinement satisfait a l’arrest du 22e may dernier et il espère de la justice de la Chambre quelle le maintiendra dans la mesme quallitté de ses aisnés. (Signé) Bretaisne.
Le 25 jour de juin mil six centz soixante et neuff, signiffié et dellivré coppye a monsieur le Procureur general du roy, demandeur, a ce quil n’en ignore parlant a son secretaire en son parquet au Pallais a Rennes. (Signé) Busson.
[folio 105]
Du 1er may 1669, copié sur l’original en papier.
Nous soussignons Beatrix Franchet, dame de la Buharaye, veufve de feu escuier Jan Blanchart, vivant seigneur de la Buharaye, aagée de plus soixante et dix ans, reconnaissons [1] avoir encore bonne et certaine connoissance d’avoir veu a la ditte maison de la Buharaye deux messieurs portant le nom de Blanchard qui appellaient mon eu mari leur nepveu et luy les appelloit ses oncles, qui m’obligea de demander leur degré de parantelle, et il me dit qu’il etoient issus d’escuier Eustache Blanchard qui etoit cadet d’escuier François Blanchard, son ayeul, l’un desquels s’etoit marié en l’evesché de Vannes, proche Blavet, ce que nous offrons dire et declarer en tous lieux que requis sera. 1er may 1669.
(Signé) Beatrix Franchet.
[folio 106]
Du 1er may 1669, copié sur l’original en papier.
Soussigné missire Guillaume Robert, recteur et natif de la paroisse de Plesder, evesché de Dol, agé de soixante et dix ans, et plus, certiffié à quil appartiendra avoir bonne cognoiscence d’avoir veu durand mes jeunes ans, comme aiant esté nory proche la maison de la Buharaie qui est la maison principalle de lad. paroisse, de laquelle esciuer Jan Blanchard, seigneur dud. lieu, estoit pocesseur, qui m’honoroit de m’affectionner, dans le commencemant qu’il fut en ses biens, j’ay veu plusieurs fois en lad. maison d’eux autres messieurs qui s’appelloient Blanchard, que led. seigneur de la Buharais disoit estre fils d’escuier Eustache Blanchard et damoiselle Janne Hatte sa compaigne, et les appelloit ses oncles, et eux s’appelloint leur nepveu, lesquels estoient des lors fort agés, l’aisné des quels led. seigneur de la Buharaie disoit estre ou avoir esté marié en l’evesché de Vannes viron Blavet, et s’y retiroit après ses visites faictes, et est tout certain que le puisné des deux fut tué a Buscherel ou aux environs. Ce que je signe et affirme pour servir ou estre devera. Ce premier jour de may aud. Plesder 1669.
(Signé) Robert, recteur dud. Plesder.
[1] Ici, une note en marge indique que ce mot a été oublié dans l’original.