Tudchentil

Les sources sur les gentilshommes bretons

L'histoire de Keroulas

Du Moyen Âge à nos jours

Par la famille de Keroulas.

Depuis le Moyen-Âge, le berceau de la famille de Keroulas se trouve au manoir de Keroulas à Brélès, en Pays de Léon. Plus de 6 siècles et près de 20 générations plus tard, cette belle demeure du XVIIe siècle est toujours la résidence de descendants de la famille.

Le manoir de Keroulas conserve de précieuses archives dont les plus anciennes datent de la fin des années 1300. Elles ont permis de remonter aux périodes les plus reculées de l’histoire familiale.

Le nom de famille de Keroulas s’est éteint en Pays de Léon au XVIIIe siècle. Les Keroulas d’aujourd’hui descendent de Ronan Mathurin de Keroulas (1730-1810) qui s’installe vers 1764 au manoir de Tal ar Roz au Juch près de Douarnenez. Sa nombreuse postérité estimée à plus de 5.000 personnes a surtout essaimé au Juch et dans les communes environnantes.

Ce beau livre illustré, travail collectif de plusieurs enfants de la famille, vous invite à plonger dans la destinée des Keroulas, à suivre son évolution au fil des siècles et à découvrir de nombreux épisodes parfois très surprenants.

Le livre est en vente chez l’éditeur aux éditions Récits au prix de 35 €.

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La Roche-Jagu en Ploëzal, édifié en 1405 par Catherine de Troguindy après autorisation du duc Jean V.
Photo A. de la Pinsonnais (2009).

Bouchaud - Journal « généalogique » de Julien Bouchaud (1682-1767)

Vendredi 13 janvier 2023, transcription de Jean-François Coënt.

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Collection personnelle de M. Jean-François Coënt.

Citer cet article

Collection personnelle de M. Jean-François Coënt, transcrit par Jean-François Coënt, 2023, en ligne sur Tudchentil.org, consulté le 11 octobre 2024,
www.tudchentil.org/spip.php?article1571.

Bouchaud - Journal « généalogique » de Julien Bouchaud (1682-1767)

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Je suis né le 23 mars 1682. J’ai été tenu sur les fons des batêmes à St Nicolas [de Nantes] par Mr Julien Dupé, sieur de Boisbelot, ancien soumaire et juge consul en 1680 avecq mon père, et par dame Louise Huet, femme de Mr Maurice du Bois de Lisle, fils de mon oncle du Bois qui avait épousé la sœur unique de mon père. J’ai été nourri à la Forestrie en Vertou chez La Minguette, bourdière de la maison.

Mon père qui est mort le 16 juin 1694, âgé de 55 ans laissa en mourant cinq autres enfants, mes frères et sœur, de Marie Le Jeune, d’Angers, nostre mère commune, scavoir Pierre, l’aisné, né le 4 novembre 1670 [1]), Marie, mariée à Mr Jacques Danguy, lors lieutenant particulier de l’Amirauté et depuis général des finances de Bretagne, demeurant à la Fosse [2], Charles qui a épousé Magdeleine Forget [3], François, religieux de St Etienne de Gramont à la Primaudière, près Pouancé, et depuis transféré à la maison abatiale près Limoges, René qui a épousé Jeanne Charet, veuve Budan [4]. Les dates de leurs naissances sont au petit mémorial de feu mon père.

Après avoir fait mes études en diverses pensions et au colège de Nantes et à Angers pour la seconde, où je demeurais chez mon oncle de la Grandmaison Le Jeune, frère aisné de ma mère, de mon oncle Le Jeune de la Vincendière, de ma tante des Mazures et d’un autre oncle dit François Le Jeune, qui ont tous été mariés et ont laissé lignée à l’exception du dernier dont le fils est mort sans enfants. Après dis-je ma réthorique et logique faitte à Nantes, je suis entré au cabinet de Mr Grou, payant 300₶ de pension en 1701, lequel au mois d’aoust 1703 m’envoya à Paris à la suite d’un procèz qu’il avait au Conseil en règlement de juges contre la veuve Thÿbaut, où je restay près d’un an pour le finir, demeurant d’abord chez Devau, rue de la Harpe, à l’hôtel de la Couronne pendant environ six mois, ensuitte je croys six mois chez Mr Ponvat, avocat au Conseil, rue Quinquanpois.

[folio 1v] Je revins à Nantes … et retournai vraisemblablement peu de temps après et demeurai avecq mon frère Forestrie chez Barrois chirurgien, rue du Petit Lyon, où je trouve que mes lettres me furent adressées au mois de juin 1704, d’où quelques mois après, je partis pour voyager, prenant ma route par la diligence de Lyon où ayant resté environ un mois pour certaines raisons, je m’en revins par Moulins et Bourbon.

En 1705, j’acheptai une charge d’auditeur de la création de 1704 dans laquelle je fus reçu le 5 septembre 1705 [5] et demeurai, étant garçon, chez Mme Duchiron, rue St Laurent, et puis avec mon frère aisné dans la maison de Mr Louÿ, rue du Moulin.

J’ai épouzé le 19 septembre 1707 Anne Duteil, née le 1er août 1787 [sic] fille de Mr Nicolas Duteil, notaire à l’entrée de la Fosse, et Anne Garion, son épouse. Il avait été nomé échevin avecq mon père en 1690 [6]. De laquelle épouse j’ai eu treize enfants vivants et morts comme il sera dit cy-après.

Après Pâques de l’année 1708, je menai ma femme à Paris avecq avec mademoiselle Jacquine Berhelot et en revins à la fin de juin dit an et logeai dans la rue du Château chez Mr l’abé Foyer, paroisse de St Laurent, où je fus marguiller l’an ... et y ai demeuré trois ans. A la St Jean 1711, je suis allé demeurer dans la maison de Mr Denais, rue Petite Nostre Dame, joignant la poste aux lettres, pendant cinq ans. Et en 1716, je suis allé demeurer dans la maison de Mr Jouault Dumesnil, avocat général jusqu’en …, que j’ai sous-afermé ladite maison à Mr Barthelemy, droguiste, et suis venu fixer mon domicile au Plessix la Musse, paroisse de Chantenay.

Au commencement de novembre 1713, je suis allé à Paris où j’ai traité d’une charge de général des finances de la création de décembre 1704 à mars 1709. J’y ai été reçu le 2 janvier 1714, elle me coutoit … comme il est porté à la notte particulière que j’en ai fait. Je me défis ensuite de celle d’auditeur comme il est dit cy devant 1705.

[folio 2] Au mois d’aoust 1717, j’allai à Angers avecq procure de ma mère pour terminer ses affaires d’entre elle et son frère Mr de la Grandmaison pour lesquelles je traittais avec son fils le président, en lui faisant remise de 10.000 à 12.000₶ d’interest et arrérages de contrats qu’elle avoit sur lui par retours de partages et autres crédits. On lui avait déjà fait autrefois pareilles remises et mon frère aisné m’a plusieurs fois dit qu’il croyait que ma mère avait bien perdu ou remis de ses droits pour 25 mil livres pour ne les avoir pas exigé ou fait rendre des sentences dans les temps. Il est cependant resté au dit sieur président son fils pour plus de 80000₶ de fonds et héritages de son père, dont ses neveux seront héritiers, son fils et petit étant morts.

J’étois à Brest en septembre 1715 faisant ma première tournée. J’allai en décembre dudit an aux états de St Brieuc qui tinrent deux mois. J’allai aux états à Dinan en août 1718 ayant été interrompus en 1717 et depuis ce temps ils s’assemblent les années paires.

Je suis allé au commencement de septembre 1719 à Angers aveq N. Rodes, prestre de St Nicolas, à la prière de ma sœur Danguy pour assister à la prise d’habit de ses deux filles aisnées Marie et Jeanne à la Visitation. Elles firent leur profession en septembre 1720. J’y assistai encore y étant allé d’Ancenis où j’étais aux états.

Je suis allé à la fin de novembre 1720 à Paris pour suivre l’affaire contre les États qui avaient surcis le payement des droits de nos charges, de Mrs de Grandville, de la Papotière et moy. J’en revins au commencement de 1721 et j’y retournai au mois de janvier 1722. J’en revins à la fin de mars ou au commencement d’avril avec l’arrest en notre faveur. Ayant vendu ma charge à mon fils aisné, je fis acte de vente le 20 février 1737. A la St Jean Baptiste 1739, j’ai entièrement quitté la ville ayant sous-afermé la maison que j’occupois rue du Moulin à Mr Barthélémy, droguiste.

 

[folio 3]

Naissances, absences, voyages et établissement de mes enfans.

1. Julien-Nicolas

Le premier de nos enfants est né le 2 février 1709, 7 mois après nostre retour de Paris, et a été tenu sur les fonds de batême à St Laurent par Monsieur Nicolas Duteil, père de ma femme, et Marie Le Jeune, ma mère, et a été donné à nourrir à la femme d’un nomé Salomon, mon bourdier au Gué Moreau. Je luy ai donné pour précepteur Mr Toulmay le 7 septembre 1716, ensuite Mr Letiec le ... Je l’ay envoyé à la Flèche le … 1718. Il en est revenu le ... septembre 1719. Je l’ay envoyé la même année à Beaupréau et d’où je l’ai retiré le 14 avril 1722.

Je l’ai envoyé à Paris où il est arrivé le 19 avril 1725. Il y a demeuré d’abord chez un procureur au Châtelet, ensuite chez un procureur au parlement. Je lui donnais 200₶ pour son entretien et payais sa pension. Il fut aux noces de Mme Chabanon le 26 septembre 1725. Il m’est revenu le ... 1726 puis y est retourné et arrivé le 24 avril 1727. Il en est encore revenu le … et a retourné le 9 mars 1730. Il est revenu au mois d’aoust 1731 et retourné le 25 octobre dudit an. Il a commencé de jouir des appointements dans son emploi à Paris qu’il exerçait depuis plusieurs années sans en avoir, en octobre 1730. Il est revenu au mois d’octobre 1733 et y a retourné au mois de décembre suivant. Il est parti pour les Flandres et il est arrivé à Anvers le 8 juillet, chez Mr de la Papotière ; il était sur la fin d’août à Amsterdam, revenu à Paris à la fin septembre et finalement arrivé à Nantes le 23 octobre 1734. Il a été reçu le 20 février dans l’office de général des finances que je lui ai vendu par acte du 18 janvier précédent par acte passé par Thomas, notaire. Il a fait les tournées des années … et a assisté aux étatz de …

D’argent à un chevron d’azur accompa- gné en pointe d’une hermine de sable ; au chef cousu d’or chargé de trois roses de gueules.

Il est allé à Paris pour ses confrères au sujet de l’affranchissement de la paulette demandé pour une seconde fois aux généraux des finances. Il y est arrivé le 19 janvier 1744 d’où il est revenu et arrivé ici le 15 avril 1744. Il a épousé le 21 avril 1749 Jeanne Gertrude Chapotin, fille d’écuyer Chapotin, capitaine de cavalerie, dudit ... Le contract a été passé par Girard et de la Ville, notaires à la Fosse. Il est mort le 9 décembre 1749 et a été enterré à Chantenai.

[folio 3v]

2. Anne

Elle est née le 8 avril 1710 et batisée le dit jour à St Laurent. Elle a eu pour parrain mon frère Pierre l’aisné et mademoiselle Anne Gariou Duteil, mère de mon épouse. Elle est allée en pension au couvent de Clisson le 19 juillet 1735 et entré au postulant à la Toussaint dudit an et y a fait sa profession le 21 février 1737. Elle est morte le ... aoust 1765.

3. Marie

Elle est née le 8 avril 1711, a été batisée à St Laurent. Elle a eu pour parrain Mr Girou, cousin germain de ma femme, et dame Marie Danguy ma sœur. Elle a été nourrie à Ste Luce, chez la Moreau.

Ayant été mise en pension au couvent de Clisson en septembre 1716 où elle a passé deux ans, elle y est retournée le 18 janvier 1729 pour entrer au postulant et y a fait sa profession au bout de 15 mois, le 27 avril 1730.

4. Charles

Né le 26 novembre 1712, a été batisé à St Vincent, ainsi nomé par mon frère Charles et Madame Galbaud Dufort, cousine germaine de ma femme. Il a été nourri à la Ville au Blanc et s’est embarqué en 1728 dans le vaisseau L’Auguste, armateur Mr Le Jeune, pour l’Amérique d’où ne revenant il y a tout lieu de craindre qu’il ne soit péri par la grosse tempeste du mois d’octobre dudit an.

5. René

Né le 8 janvier 1714, tenu le lendemain sur les fonds de batême à St Vincent par mon frère René, depuis auditeur, et mademoiselle Galbaud Dufort sa cousine issue de germain, depuis dame des Mortiers, auditrice, nouri à la Ville au Blan, a étudié à Beaupréau [folio 4] depuis 1721 jusqu’aux vacances 1725, et après il a été pensionnaire chez Mr Rigois jusqu’à septembre 1726, ensuitte à la communauté de St Clément où il a fait sa philosophie et a été passé maître ès artz. Cependant étant allé à Paris demeurer à la petitte communauté de St Sulpice, dite de Mr Robert, au commencement d’octobre 1723 avecq Mr l’abbé du Châtelier, qu’il est allé trouver à St Malo pour s’en aller de compagnie et y faire ses études en Sorbonne. Il en est revenu sur la fin d’aoust 1736. Il a ensuite retourné pour demeurer au colège de Lizieux où il est arrivé le 17 novembre 1736. Il en est revenu le 21 juillet 1737 et a ramené avec lui l’orgue que j’ay fait achepter pour les dames religieuses de Clisson. Il est encore reparti pour faire sa troisième année d’étude et y est arrivé au colège de Lizieux le 20 novembre 1737. Il a reçu le diaconat le 11 mars 1738 et la prêtrise le ... juin 1738, étant au séminaire de St Nicolas du Chardonet. Ensuite il a parti le 30 aoust pour s’en revenir. Il a reparti le 5 mars 1739 et le 13 dudit [mois] il a entré chez Mr le curé de St Sulpice pour vicaire. Il y a resté jusqu’au mois de mai 1742 d’où étant revenu et arrivé le 23 dudit [mois], il est allé le lendemain, jour de la Feste de Dieu à Sautron pour y faire ses fonctions mariales, ayant été nomé par MM les doyens et chanoines de St Pierre le ... février précédent.

[folio 4v]

6. Jean-Baptiste

Né le 23 février1715, batisé à St Vincent et nomé Jean-Baptiste par Mr Jean Luzeau de la Grandnoë, auditeur, cousin germain de ma femme par sa femme et la dame Girou, nourri à la Ville au Blan, a étudié à Beaupréau ensuite chez Mr Rigois depuis 1722 et chez Mr Augereau et au colège. Il est allé à Paris au mois d’avril 1734 où il a pris le premier juillet de cette même année l’employ qu’avait son frère aisné parti pour Flandres. Il revint le 15 août 1740 a retourné le 9 février 1741 et finalement a quitté ledit emploi à la fin de juin 1745 et est arrivé ici le 28 juillet. Il a épouzé le 14 avril 1766 madame la veuve de la Clartière Merlau qui a cinq enfants, 4 filles et un garçon.

7. Roze

Elle est née le 13 mars 1726 et baptisée à St Vincent ayant pour parrain Mr Jacques Danguy mon beau-frère, lieutenant de l’amirauté et depuis général des finances, et pour marraine dame Roze Milon, épouse de Mr Girou, auditeur cousin germain de ma femme, a été nourrie à la Billardière près la Forestrie. A demeuré aux Ursulines six mois où elle était entrée au mois de février 1732. Le 25 juin 1733 elle est allée à Clisson où elle a fait profession à la fin de l’année 1734 [7].

[folio 5]

8. Margueritte

Elle est née le 20 juillet 1717, a été tenue sur les fonds de batême à Ste Croix le lendemain par Mr Jacques Souchay mon neveu à la mode de Bretagne par sa mère, ma cousine germaine, et dame Anne Mauvif, femme de mon oncle Le Jeune de la Vincenderie. Elle a été nourie chez Lanivet, bourdière de la Forestrie, a été pensionnaire trois mois aux Ursulines sur la fin de 1731 et au commencement de 1732.

Elle est allée à Rennes au couvent de Ste Catherine à la mi-may 1734 et y a demeuré environ neuf mois. Elle a été à Clisson voir ses sœurs où elle a passé trois mois sur la fin de l’année 1737. Elle y a retourné à la fin de 1738 jusqu’au mois de janvier 1739.

9. Pierre

Né le 8 juillet 1719, batisé à Ste Croix, parrain Mr Pierre Le Jeune, marraine Mme Girou, sœur de la mère de ma femme. Mort et enterré à Ste Croix en décembre 1722.

10. Cécile

Née le 4 janvier 1723, tenue sur les fonds à Ste Croix par Julien-Nicolas Bouchaud mon fils aisné, et Anne aussy ma fille aisnée, nourie à la Mortalière. A demeuré six mois aux Ursulines d’où elle est sortie le 10 juin 1736.

11. Pierre, 2e du nom

Est né le 22 may 1724, batisé à Ste Croix le 23. A eu pour parrain missire Pierre-Nicolas Le Jeune, prêtre, curé de Jouvardeil, mon cousin germain, et pour marraine dame Jeanne Charette, épouze de mon frère René depuis auditeur, nouri aux Mortiers près la Forestrie. A étudié en 1732 et 1733 à Beaupréau et depuis le 25 octobre de cette dernière année jusqu’au mois d’avril 1735 chez Mr Augereau, il y a depuis été en demi pension et ensuitte chez Mr Masson, rue des Chapeliers. Il a reçu la tonsure le ... Il a demandé trois mois de la fin de l’année 1741 à la communauté de St Clément où il a commencé la philosophie. Revenu [folio 5v] au commencement de 1742, il quitta le petit colet puis s’est embarqué dans le vaisseau La Baleine appartenante à Mr Ouélin pour Angole, mit à la voile le 8 septembre 1743, revenant de la Caÿe St Louis à Hambourg et ayant fait une prise sur laquelle il servit lieutenant, il fut pris par les Anglais. Le 5 juillet 1745 et après deux mois de prison à Slade, il a été transféré en Angleterre sur Le Gibraltar, vaisseau du roy, et y a resté prisonier jusqu’au mois d’avril 1747 qu’il revint par le paquebot et arrivé le 14 ou le 15 dudit mois à Cherbourg en Normandie, et de là à Nantes le 21 dudit [mois]. Il est reparti en septembre 1747 dans Le Curieux, capitaine Charon, pour la Martinique, et revenu le 5 janvier 1749 à Brest, et étant reparti pour Le Cap, il s’y est marié avec dame Catherine Marthe Courroy, veuve Belot, et demeure au quartier du Trou, paroisse de St Jean-Baptiste.

Il est mort le 18 janvier 1765 et enterré à St Nicolas. Il avait amené avec lui son fils unique nomé Pierre-Julien, né le 18 septembre 1758. Il avoit epouzé le … la dame veuve …. Couroi.

12. François

Est né le 22 aoust 1726 à nostre maison du Plessix la Musse, paroisse de St Martin de Chantenay où il a été tenu sur les fonds par messire Jean-Baptiste Martin de la Plesse, correcteur et depuis maître des comptes, parent de ma femme, et pour marraine Marie Bouchaud ma seconde fille. A été nouri à la Billardière, a étudié chez Mr Augereau avecq son frère Pierre cy-dessus, jusque vers la fin de juin 1740. Il s’est embarqué dans L’Africain, capitaine Mr Vanmillon, pour Guinée, et a mis à la voile le 15 novembre 1740, et d’où il est arrivé le … Il s’est embarqué dans le même vaisseau, capitaine Mr Chivalin. le 9 aoust 1743 pour son second voyage de Guinée et revenant à la Martinique, il a été pris par un corsaire anglais le 11 mars 1745, qui l’ayant mis sur un vaisseau neutre l’a débarqué à Bilbao d’où il est venu et arrivé le 4 avril à Bayonne, où s’étant embarqué lieutenant sur un corsaire dit L’Entreprenante il tomba malade et ayant été mis à terre y a resté deux mois, et finalement est arrivé icy le 7 juillet 1745. Il s’est embarqué pour un 3e voyage sur L’Enriette à Mr de Seine allant à Léogane le 14 octobre 1746 et doit aller joindre le convoi à l’Isle de Ré. Il s’est embarqué second sur L’Heureux François pour Léogane en juillet 1748 d’où il est revenu en aoust 1749. Et étant reparti pour Léogane et ayant rompu la société qu’il avait fait avec Mr Dufort, il a achepté l’habitation de ... au quartier des Brignols, situé en la plaine de Léogane.

13. Thérèse-Pélagie

Née le 7 aoust 1729. Parrain René Bouchaud, mon neveu, et marraine Roze, ma fille. A Chantenay, enterrée à Ste Croix.

L’auteur de ce journal, Julien Bouchaud, né le 23 mars 1682 à Nantes, est fils de François Bouchaud et de Marie Le Jeune, d’Angers. Il se maria à demoiselle Anne Duteil, fille unique de Nicolas Duteil, ancien échevin, et d’une demoiselle Gariou, son épouse. Il fut reçu auditeur en la chambre des comptes de Bretagne en 1704. Il y exerça jusqu’en 1713 d’où il passa en une charge de général des finances de Bretagne. Il a exercé jusqu’en 1736. Le couple a eu treize enfants. Julien Bouchaud décéda à Chantenay le 10 mars 1767.L’un des frères de Julien, Charles qui fut député au conseil du commerce à Paris, obtint des lettres de noblesse. Ces Bouchaud portaient : d’argent au chevron d’azur accompagné en pointe d’une moucheture d’hermine de sable, au chef cousu d’or à trois roses de gueules (d’après une note annexée au journal).


[1En marge : mort à Vertou le 29 mars 1740.

[2En marge : morte le 1er décembre 1730.

[3En marge : Charles mort à Paris le ...

[4En marge : mort et enterré à Nostre-Dame [de Nantes], étant auditeur le 25 octobre 1743.

[5En marge : je l’ai vendue à Mr Girou en juin 1714.

[6En marge : il est mort au … [mot illisible] le … [en blanc] octobre 1725 et enterré à Chantenai, et son épouze le 19 may 1728 et enterrée à St Nicolas.

[7Une correction a été faite : le 18 janvier 1735.